Cartagena, Colombie. Au beau milieu de la nuit, j'entends un bruit sourd, je retrouve ma femme inconsciente, par terre dans les toilettes de notre chambre d'hôtel. Elle m'avait déjà fait le coup au Mexique. Les quelques secondes de son absence me paraissent une éternité et sur le moment, c'est toujours assez dramatique. Finalement Flurina s'est plutôt vite remise de cette intoxication alimentaire. Plus de peur que de mal donc. 2 jours de repos, quelques biscottes, du riz, et quelques solutions liquides provenant de la pharmacie du coin pour bien se réhydrater. C'est ainsi que commença notre aventure Colombienne. Situé au Nord de la Colombie, au bord de la mer des Caraïbes, Cartagena est une très belle ville, peut-être une des plus belles d'Amérique Latine. Le centre historique est entouré d'une grande muraille parfaitement préservée sur laquelle sont alignés des dizaines de canons. On se promène au hasard des rues pour y découvrir églises, parcs et autres bâtiments datant de l'époque coloniale. Le tout en général très bien restauré. Mais il fait vraiment très chaud, et je me réjouis beaucoup de retrouver la fraicheur des montagnes après ces dernières semaines dans la fournaise d'Amérique Centrale.
Nous quittons Cartagena un dimanche au petit matin. 400 kilomètres nous séparent des Andes et nous faisons des étapes de 90 à 100 kilomètres par jour. Nous traversons divers petits villages, parfois très pauvres. Nous logeons chez l'habitant ou dans des « Hospejade » . Une simple chambre coute 7 à 8 CHF. Une nuit, alors que nous campons dans une ferme peu avant la ville de Planeta Rica, je suis à mon tour victime d'une intoxication alimentaire. Sous tente, tout est beaucoup plus compliqué et je passe des moments pénibles. Un jour de repos s'impose. C'est à Caucasia que nous faisons la connaissance de Philippe dans un super-marché. Philippe est français, son épouse, Annie est colombienne. Nous sommes accueillis comme des rois par toute la famille d'Annie et passons une soirée inoubliable. Nous sommes en Colombie depuis moins de deux semaines et déjà nous expérimentons une hospitalité extraordinaire.
A Puerto Valdvia, le pont traverse le fleuve "rio Cauca" puis c'est la première étape de montagne. Nous passons en une journée de 200 mètres à 2000 mètres d'altitude. Quel bonheur d'enfiler enfin un pull et un pantalon ! Le lendemain, nous montons à 2400 mètres, redescendons à 2000 pour mieux remonter à 2800 mètres... Les muscles surchauffent, chaque mètre est une victoire. Mais ça vaut vraiment la peine. Le paysage est magnifique. Et la fraicheur me donne une bonne motivation. De temps en temps, des gosses à vélos (en général des vieux Bi-cross) nous dépassent, remontant au prochain village à toute vitesse s'accrochant au premier camion qui passe. Une technique qui semble efficace. Je n'ai pas essayé. Enfin, après 9 jours, nous atteignons Medellín (1400 mètres d'altitude), 3 millions d'habitants, 2ème ville du pays après la capitale Bogota. Dans les années 90 Medellín fut tristement connue pour le trafic de drogue, avec comme icône Pablo Escobar. Les choses ont bien changé depuis et cette ville est désormais un point de passage pour de nombreux touristes. La ville possède un très bon métro (assez récent) avec des téléphériques pour rejoindre les quartiers en hauteurs. Le billet d'entrée coûte moins d'un franc suisse, téléphérique compris, c'est un bon moyen de découvrir Medellín.
Actuellement, nous nous reposons à San Antonio de Praga, petite bourgade située en marge de la ville dans les hauteurs. C'est ici que se trouve la « casa del ciclista » de Medellín (comprenez la maison du cycliste). Cette maison existe depuis trois ans grâce à Manuel le propriétaire. Depuis, près de 200 cyclistes du monde entier sont venus trouver quelques jours de tranquillité. Pour la petite anecdote, nous retrouvons Alvaro, un cycliste espagnol rencontré il y a une année à l'aéroport d'Anchorage, lors de notre arrivée en Alsaka. Il était dans le même avion que nous. Il aura fallu plus d'une année pour que nos chemins se croisent à nouveau. Nous avons évidemment beaucoup de choses à nous raconter. Nous partageons également la maison avec Iko, un cycliste venant du Quebec ainsi que deux Argentins. Bonne ambiance, et c'est sympa de rencontrer d'autres cyclistes, les derniers c'était il y a plus de quatre mois. Voilà pour les nouvelles. Bien à vous, Sam
posted @ km 14'010
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Anne-Laure Paratte (Saturday, 14 June 2014 22:24)
Salut,
J'ai beaucoup de plaisir à vous lire. Vous me faites découvrir l'Amérique latine et remettre en question mes préjugés sur les pays que vous traversez.
Bonne route et que le Seigneur continue de vous garder.
Bises
Anne-Laure
Sam (Friday, 20 June 2014 01:18)
Salut Anne-Laure,
Merci pour ton commentaire et bonnes salutations de Colombie!
Sam :-)